LUTTE CONTRE L’EXCISION AU BURKINA

« C’est ensemble avec la jeunesse au-devant de la lutte que nous viendrons à bout de ce fléau »

La jeunesse au cœur de la commémoration de la 21ème journée nationale

Célébrée le 18 mai de chaque année, le Burkina Faso a commémoré, en différé, vendredi 11 juin 2021, la 21e journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision.  Cette édition placée sous le patronage de Sika Kaboré, représentée par l’épouse du Premier ministre, Clémentine Dabiré, a mis en avant la contribution des jeunes dans la lutte contre cette pratique.

Le Burkina Faso a commémoré le 11 juin 2021, la journée nationale tolérance zéro aux mutilations génitales féminines. Cette 21e célébration nationale de lutte contre l’excision s’est tenue sous le thème « Investir dans la jeunesse pour mettre fin à la pratique de l’excision au Burkina Faso d’ici à 2030 ».

« Chers jeunes vous apportez une part déterminante aux efforts déjà consentis par les devanciers », a dit la ministre en charge de la femme

Selon la ministre Marshall Ilboudo, le choix du thème de cette année n’est pas un hasard : « C’est elle, aujourd’hui qui, soit elle a subi, soit elle va subir l’excision ou encore c’est elle qui peut être actrice. Ça veut dire qu’elle aura des enfants et peut aussi perpétrer cette pratique néfaste. D’où la nécessité de parler aux jeunes et de leur dire combien leur place est importante dans la lutte contre la pratique de l’excision au Burkina Faso », a-t-elle justifié.

 Ce choix « nous engage à renforcer les capacités de la jeunesse qui, vous le savez, s’est engagé auprès de SEM le Président du Faso, Champion de l’Union Africaine pour la promotion de l’élimination des MGF le 30 juin 2020 à œuvrer résolument à l’élimination des MGF dans notre pays, à travers des actions futures avec la jeunesse, fer de lance de notre nation afin d’accélérer l’atteinte de la tolérance zéro aux Mutilations Génitales Féminine (MGF) en 2030 » a-t-elle ajouté.

Les jeunes s’engagent à maintenir le flambeau allumé et à assurer la relève dans cette lutte contre les MGF

Roukiatou Sebgo, représentante des jeunes, a tenu a salué l’engagement de son du chef de l’état  dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. Aussi a-t-elle  réitéré l’engagement pris par les jeunes « de maintenir le flambeau allumé et assurer la relève dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales féminines ; de combattre vivement et efficacement l’excision en usant de tous les moyens disponibles pour assurer à bien leur mission mais également d’inviter leur pairs jeunes à éviter le coup tranchant de la lame à leurs sœurs, et plus tard à leurs filles ». A cette effet c’est au total, 130 jeunes qui ont effectué le déplacement des 13 régions du pays afin de s’informer et se former sur les problématiques liées aux MGF. En retour, ils seront chargés de porter le flambeau de la lutte avec leurs pairs dans leurs régions respectives.

S’adressant aux jeunes, la représentante de la patronne de la cérémonie, Clémentine Dabiré, l’épouse du Premier ministre, leur a réaffirmé son soutien tout en les invitant à s’engager pleinement contre  la pratique de l’excision car dit-elle, être persuadée que c’est ensemble avec la jeunesse au-devant de la lutte que le Burkina Faso viendra à bout de ce fléau aux conséquences désastreuses. De son côté, le représentant des partenaires techniques et financiers, Auguste Pognon, n’as pas manqué de rappelé que les MGF constituent une violation grave des droits des enfants, de la jeune fille et des femmes. Cependant il  s’est réjoui que la jeunesse soit au cœur de la célébration de cette édition. Aussi il a rassuré de la disponibilité des Partenaires Techniques et Financiers à accompagner le Gouvernement et la Société civile dans leurs efforts communs pour l’élimination des MGF et les autres pratiques préjudiciables au bien-être des filles et des femmes au Burkina Faso.

Pour  marquer la commémoration de cette journée, d’autres activités ont été organisées par les jeunes pour les jeunes.  Il a s’agit d’une e-campagne dénommée « comprendre pour convaincre » avec les structures de jeunesse sur les réseaux sociaux et d’un micro-trottoir en lien avec le thème de la journée.

Roseline BADO / Lucien DAKISSAGA