La cour d’assises de Bamako a ordonné lundi la fin, sans verdict, du procès pour assassinats contre le général malien Amadou Sanogo, meneur d’un putsch en 2012 et brièvement chef de l’Etat, et une quinzaine de co-accusés.

Le général Amadou Sanogo, était en effet accusé d’avoir tué 21 soldats d’élite lors d’un coup d’État de 2012. Le tribunal, qui n’a pas rendu de verdict, a également mis fin à la procédure contre 15 autres accusés. Selon la cour, une loi controversée adoptée en 2019 au nom de la réconciliation et offrant la possibilité de l’amnistie ou de la grâce aux auteurs de certains crimes perpétrés pendant la crise de 2012 a été appliquée. Le tribunal a également invoqué un accord de dédommagement conclu entre l’État malien et les parties civiles, indique France 24. « Sur la base de la loi d’entente et le protocole d’accord signé entre le gouvernement de la République et les victimes, la cour ordonne que l’action soit éteinte contre les inculpés, qu’ils soient immédiatement libérés si aucune autre charge n’est retenue contre eux », a annoncé le président de la cour, Gaoussou Sanou.

Pour rappel, Amadou Sanogo, ancien capitaine de l’armée, et plusieurs autres soldats ont organisé un coup d’État militaire contre le président Amadou Toumani Touré après qu’une rébellion a éclaté dans le nord du pays. Mais le gouvernement militaire, dirigé par Sanogo, s’est retiré sous la pression internationale après que des villes du nord telles que Tombouctou et Gao soient tombées aux mains des rebelles selon Al Jazeera. Sanogo a ensuite été arrêté et détenu pendant six ans pour avoir tué 21 «Bérets rouges» d’élite qui s’opposaient au coup d’État. Sanogo et ses coaccusés avaient cependant déjà été relâchés en janvier 2020 après avoir purgé six années de détention.
Sauf pourvoi possible du ministère public, la cour a décidé de mettre un terme à un procès qui n’aura cessé d’embarrasser le pouvoir malien, inquiet des dissensions qu’il pouvait susciter au sein d’une armée par ailleurs confrontée aux jihadistes, et de la comparution, parmi les accusés, d’un ministre de la Défense selon france24. A noter que le procès s’achève alors que le Mali est dirigé par des autorités de transition dominées par des militaires eux-mêmes auteurs d’un coup d’État qui a renversé le pouvoir civil d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.
P. O