Maroc : Une réussite dans l’emprunt obligataire


L ’emprunt obligataire, présente des avantages que les entrepreneurs n’arrivent pas toujours à cerner, car c’est un autre moyen de financement. Le Maroc, qui a débuté cela il y’a quelques années a réussi sur le plan investissement et géographique. Grâce à cette réussite, le Maroc a pu toucher le marché international.

L’obligation, autre moyen de financement, Wafa Trust a essayé d’apporter un éclairage sur ce mode de financement. Monsieur Omar Bennani Smires, chef de mission à Wafa Trust, a d’abord mis en avant les raisons qui poussent les entreprises à choisir l’obligataire au lieu de l’emprunt bancaire.  Quand une entreprise a un besoin en liquidité, trois choix s’offrent à elle, à savoir l’autofinancement, les capitaux propres ou l’endettement. Le premier est de deux sortes, le crédit bancaire ou l’emprunt obligataire. Celle qui opte pour la deuxième catégorie doit être d’abord éligibles et avoir atteint la vitesse de croisière nécessaire. L’emprunt obligataire reste un mode de financement très souple qui n’est assorti d’aucune garantie, à l’inverse des prêts bancaires. De plus, l’émetteur peut avoir accès à plusieurs investisseurs.  Ce n’est pas le cas de la banque ou de l’entreprise, en cas d’emprunt, qui est toujours placée en position de faiblesse. Par ailleurs, l’émission obligataire est un moyen de financement à moindre coût puisqu’il présente un taux global inférieur à tous les autres, d’autant plus que le contexte actuel est très favorable. Il plaide pour une baisse ou une stagnation des taux des bons de Trésor. Le Maroc a réussi son opération d’émission obligataire de 1 milliard d’euros sur le marché international. Salaheddine Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances, avait manifesté sa satisfaction, car l’opération est assortie d’une maturité de 10 ans, un taux d’intérêt de 4,5% et une prime de risque de 200 points de base. Le succès de cette opération montre la confiance des investisseurs internationaux en la bonne santé de l’économie marocaine, ses perspectives de croissance et la solidité des fondamentaux. Aussi, le ministre de l’économie avait expliqué que l’offre a dépassé les prévisions pour atteindre les 2,3 Mds d’euros. Il a jouté que le succès de l’opération donne de la visibilité aux investisseurs, car c’est un signal positif pour l’économie nationale. La répartition par profil d’investisseurs fait ressortir qu’il y a une prédominance des gestionnaires de fonds avec une part de 49%, suivis des banques qui se dotent de 30%, à savoir les assurances et les caisses de retraite avec 5%. La répartition sur le plan géographique montre une nette diversification. Bien que l’Europe ait une part de 47%, elle est à moins des 75% réalisés lors de la dernière émission en 2007. « Le Maroc a touché pour la première fois le marché suisse dont la part a atteint les 8% », dixit le ministre de l’économie. Concernant le timing de l’opération, Mezouar a expliqué que la décision a été prise au mois de mars pour sortir au mois de mai, mais il y a eu entre-temps la crise grecque, on a alors décidé de reporter l’initiative, d’attendre et de suivre de plus près la situation des marchés et de la conjoncture internationale. Le Maroc a débuté de l’emprunt obligataire de 84 millions $ réalisé par la filiale locale du groupe français Société Générale.  Une partie des fonds mobilisés à travers cet appel public à l’épargne permettra à la banque de renforcer ses fonds propres, et les mettre à la hauteur de sa nouvelle exposition aux risques, après son acquisition. Il n’est pas exclu que la Société Générale marocaine des Banques souhaite continuer à maintenir son niveau d’efficience.   Après une baisse de son encours des crédits à la clientèle, SGMB a renoué avec des chiffres positifs à la fin 2017, profitant du retour de la demande de crédits dans le Royaume. L’impact de cet emprunt sur la performance de la banque sera donc à suivre.

 Par Wakiyatou KOBRE