MAURITANIE : Les résultats, des élections, entre retard et fraude, selon les acteurs


Des élections municipales, régionales et législatives ont été organisées le 1er septembre 2018 en Mauritanie avec la participation de plus de 500 listes aux couleurs de 98 partis politiques.  Il ressort de ces élections que 5.404 bulletins nuls, sur un total de 26.769 bulletins dépouillés. En entendant les résultats, qui prendront quelques jours selon la CENI, les opposants crient à la fraude.

En Mauritanie, l’attente des résultats des élections législatives, régionales et locales du samedi 1er septembre se prolonge et la pression s’accentue sur la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Le 4 septembre, dernier, les leaders de l’opposition sont allés à la rencontre du président de la CENI pour dénoncer les fraudes et tentatives de manipulations des chiffres au profit du parti au pouvoir et l’intrusion de l’administration dans le processus électoral. Destiné à la CENI, un message de protestation et de colère a été porté par les dirigeants des quinze principales formations de l’opposition mauritanienne. Les islamistes mauritaniens s’efforcent, ainsi de conserver leur position de première force de l’opposition au parlement composé désormais uniquement de l’Assemblée nationale après un amendement constitutionnel ayant supprimé le Sénat en août 2017.  Il a été indiqué que le nombre de bulletins nuls est extrêmement important puisqu’il a déjà atteint 5.404 sur un total de 26.769 bulletins dépouillés. C’est assez nouveau que la fraude soit organisée de façon systématique et face à ces accusations, le président de la CENI oppose la neutralité de la Commission.  « La CENI, au niveau central, départemental et régional, se situe à égale distance entre l’ensemble des partis en compétition », a déclaré Mohamed Vall Ould Bellal.  Le président de la CENI s’est aussi expliqué sur le retard de la proclamation des résultats.  En l’en croire, avec les 98 listes en compétition, les cinq scrutins combinés, ils ne peuvent pas traiter l’ensemble des procès-verbaux et rendre des résultats en trois ou quatre jours.  Des élections tests en termes d’organisation pour la nouvelle CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante. Dans une conférence de presse tenue quelques heures avant la fermeture des bureaux, les dirigeants de 15 partis politiques, dont les poids lourds de l’opposition, ont qualifié de d’échec, l’organisation du scrutin du premier septembre.  Ces échecs sont entre autres, les électeurs déviés, à la recherche de leur bureau de vote, déroutés aussi par un système complexe de votes multiples.  Les critiques se sont également multipliées autour de l’organisation de ces élections.  Alors que les bureaux de vote n’étaient pas encore fermés, l’opposition s’en est prise à la CENI. Elle a été notamment épinglée pour sa gestion des bureaux de vote et de la liste électorale à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Dans certaines régions de l’intérieur, il y a eu le déplacement de pans entiers de la liste dans certaines communes vers d’autres communes.  Les accusations du forum de l’opposition ont été rejetées par le vice-président de la CENI Ethmane ould Bidiel. Il s’est expliqué sur les deux bureaux de vote déplacés à Nouakchott. Selon lui, les deux bureaux qui ont été prévus dans des localités ou des établissements, devaient être logés dans certaines enceintes, et bien car ils ont remarqué que ces prévisions ne pouvaient pas être respectées parce que les classes sont délabrées.   La CENI a affirmé que les élections se sont déroulées dans le calme et la sérénité en dépit de quelques problèmes techniques d’organisation. En rappel, les Mauritaniens s’étaient rendus samedi 01 septembre 2018, aux bureaux de vote pour se choisir un nouveau Parlement et des conseils municipaux et régionaux.

 Par Wakiyatou KOBRE