Les populations de l’extrême Nord-ouest du Cameroun sont confrontées, au quotidien, aux violences liées au conflit, doublées d’une extrême pauvreté et d’un climat imprévisible. Médecins Sans Frontières (MSF), jusque-là, a continué d’aider les déplacés, réfugiés et communautés hôtes vulnérables dans les zones du pays affectées par le conflit et la violence.
Selon Allafrica, après près de huit mois de suspension par les autorités camerounaises, l’organisation médicale humanitaire, Médecins Sans Frontières (MSF), a été contrainte de retirer ses équipes de la région du Nord-Ouest du pays. Une zone durement touchée par des années de violences armées entre forces de sécurité et groupes armés séparatistes. Les autorités camerounaises ont accusé le groupe d’aider les séparatistes dans la région anglophone du pays. Une accusation que le groupe a fermement démentie.
Notre source explique que le conflit a commencé sérieusement après que le gouvernement du président Biya eut répondu à une première protestation industrielle contre la marginalisation perçue des Anglophones minoritaires dans le pays, avec une répression militaire en 2017. Mais depuis lors, de nombreux groupes de milices ont germé et engagent l’armée du pays dans un conflit sanglant. Les groupes font pression pour la sécession des Anglophones et la création d’un pays indépendant, Ambazonia, en l’occurrence.
Selon les organisations humanitaires, plus de 3 500 personnes ont été tuées, plus de 712 000 contraintes de fuir leurs foyers à cause du conflit et 67 000 autres ont traversé la frontière et vivent comme réfugiés au Nigeria.
Depuis 2018, MSF est l’une des rares ONG internationales à offrir des soins médicaux gratuits aux communautés de la région anglophone du Nord-Ouest. Il gérait le seul service d’ambulance gratuit 24h/24 et 7j/7 dans ladite région. Chaque année, des dizaines de milliers de patients bénéficient de son soutien, dans une région où l’accès aux soins a été considérablement réduit par la violence armée.
Allafrica ajoute qu’en 2020, jusqu’à la suspension de ses opérations, le 8 décembre, les équipes de MSF dans la région du Nord-Ouest ont soigné 180 survivantes des violences sexuelles, assuré 1 725 consultations de santé mentale, effectué 3 272 interventions chirurgicales et transporté 4 407 patients en ambulance dont 1 000 au moins étaient des femmes sur le point d’accoucher.
Les agents de santé communautaires, soutenus par MSF, ont assuré 42 578 consultations, principalement pour des maladies telles que le paludisme, la diarrhée et les infections des voies respiratoires. Le personnel médical de MSF a également soigné les victimes directes de la violence armée dans la région, conformément aux principes du droit international humanitaire, à l’article 3 commun aux Conventions de Genève et à l’éthique médicale, a rapporté notre source.
Fatimata COMPAORE