Niger/Assemblée nationale : Seyni Oumarou s’empare du perchoir

Seyni Oumarou, nouveau président de l’Assemblée nationale du Niger

Le 23 mars dernier, Seyni Oumarou, président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-Nassara) a été élu à la tête de la nouvelle Assemblée législative du Niger, au cours d’une réunion plénière des députés. Seul candidat à ce poste, il a recueilli 129 voix sur 166. Les députés de l’opposition ont refusé de prendre part au vote.

Né le 9 août 1950 à Tillabéry, à l’ouest du Niger, Seyni Oumarou est le tout nouveau président de l’Assemblée nationale nigérienne. Seul candidat à ce poste, il a recueilli 129 voix sur 166, bénéficiant du soutien du parti au pouvoir, le PNDS-Taraya et de son allié le MPR-Jamhuriya entre autres. Le nouvel occupant du perchoir est un habitué de la scène politique, en témoigne son parcours. Cet ancien cadre de la Nigelec (société nigérienne d’électricité) est venu à la politique comme conseiller spécial de l’ancien premier ministre Hama Amadou, en 1995. Il est nommé Premier ministre de 2007 à 2009 et président de l’Assemblée nationale de 2009 à 2010. Cependant, ce fidèle du défunt président Mamadou Tandja sera mis sur le banc de touche lors du coup d’État du 18 février 2010.

Ambition pour la présidence

Candidat aux élections présidentielles de 2011, il s’inclinera au second tour avec 44 % des voix face à l’actuel président sortant Mahamadou Issoufou. Il rejoint alors l’opposition et se représente aux élections présidentielles de 2016. Arrivé en troisième position, il choisira de soutenir son ancien mentor Hama Amadou contre le président sortant. Le scrutin sera finalement boycotté par l’opposition.
L’évolution du contexte sécuritaire le poussera à rejoindre le gouvernement en 2016 et à occuper le poste de haut représentant du président de la République. 4 ans plus tard (en 2020), il quitte ce poste pour se lancer dans la course au fauteuil présidentielle pour la 3e fois. Arrivé en 3e position avec 8,95% des voix, il déjoue tous les pronostics et décide d’apporter son soutien à Mohamed Bazoum, le candidat du parti au pouvoir et gagnant de la présidentielle. Selon les dispositions de la Constitution nigérienne, le nouveau président du parlement devra prêter serment devant la Cour Constitutionnelle pour prendre officiellement fonction et conduire l’élection des autres membres du bureau, et des différentes commissions.

Line Rose