Des centaines de manifestants en colère sont descendus dans les rues à la sortie d’Abuja, lundi 24 mai, pour protester contre une hausse importante des kidnappings contre rançons dans la périphérie de la capitale fédérale du Nigeria. Les manifestants ont été dispersés par la police.
Des barricades de pneus en feu au niveau du district de Tafa, sur la route entre Abuja et Kaduna , incendie d’un commissariat, c’est une manifestation violente que des groupes de jeunes hommes ont mené lundi dernier dans les rues à la sortie d’Abuja. Et pour cause, les manifestants ne décolèrent pas face à la recrudescence des cas de kidnappings contre rançons dans la périphérie de la capitale fédérale du Nigeria. « Les kidnappings doivent cesser ! » « Il y a cinq jours, ils ont enlevé quatre personnes. Et hier ils sont revenus et en ont enlevé seize », criait l’un deux, ne souhaitant pas divulguer son identité, comme tous les autres manifestants, a rapporté l’AFP. Dans l’après-midi, la police a annoncé avoir dispersé les manifestants, avec l’aide de l’armée, permettant la reprise de la circulation.
La police de l’Etat nigérian du Niger, frontalier de Tafa, a condamné ces manifestations. « Des voyous ont bloqué les deux voies de la voie rapide entre Abuja et Kaduna pour protester contre l’escalade des kidnappings dans leur communauté », a fait savoir Wasiu Abiodun, porte-parole de la police locale dans un communiqué cité par TV5 Monde. « Ces mêmes voyous ont ensuite vandalisé et mis le feu au commissariat de Gauraka », ajoute le document relayé par la presse.
Recrudescence des enlèvements contre rançon
Au Nigeria, si les kidnappings visaient auparavant les citoyens riches ou les travailleurs expatriés dans le milieu du pétrole, ils se sont désormais étendus à toutes les classes sociales, même les plus pauvres. Selon les médias locaux, douze personnes ont été enlevées sur cette route (Abuja-Kaduna), réputée pour son insécurité, rien que la semaine dernière. Les populations vivent constamment dans la peur et appellent au renforcement de la sécurité.
Face à la hausse des kidnappings, notamment après l’enlèvement de deux prêtres dans l’attaque de la paroisse de Saint-Vincent Ferrer à Malunfashi, dans l’État de Katsina dont un a été tué, les avocats catholiques de l’Association of Catholic Lawyers (NACL) ont demandé aux autorités compétentes d’assurer la sécurité des Nigérians et de leur bien. Le NACL a invité le président Muhammadu Buhari a convoquer immédiatement un sommet sur la sécurité au Nigeria afin de trouver des solutions durables à l’insécurité généralisée qui sévit dans le pays. En plus des kidnappings contre rançons, le Nigeria lutte depuis plusieurs années contre la secte islamique Boko Haram qui y commet des atrocités.
Line Rose