Pendant des années, la ville de Jos, dans le centre du Nigeria, a été considérée comme l’épicentre des tensions religieuses entre chrétiens et musulmans, mais des chefs communautaires ont décidé de réunir la jeunesse divisée autour d’une même passion: le football, révèle Africanews dans un article publié dans sa rubrique sport.

Dans cette ville du Nigeria, les violences ont atteint des sommets que certains quartiers chrétiens ne toléraient aucune présence de musulmans, et vice-versa, sauf à transformer les confrontations en bain de sang selon tv5 monde. Il n’y avait aucune confiance entre les deux communautés, ni aucun signe d’apaisement jusqu’à la mise en place de plusieurs programmes, par des leaders communautaires ou le gouvernement local, pour les forcer à se retrouver et à dialoguer selon le site d’information Tv5 monde. Salis Muhammad Abdulsalam est l’un d’eux. Il a arpenté chaque quartier, chaque rue, pour recruter de jeunes joueurs provenant de 20 communautés différentes pour finalement fonder des équipes aux noms aussi poétiques et bienveillants que FC Amour, FC Unité ou encore FC Patience et FC Pardon. Pour Amaechi Johnson, un joueur chrétien du FC Patience, cette initiative a d’ores et déjà porté ses fruits, puisqu’il peut désormais se rendre dans les quartiers musulmans, et s’y sent même bien accueilli. » Ce sont des endroits où on n’était jamais allé avant », raconte-t-il, selon notre source. L’ancienne cité de Jos, autrefois un haut lieu du tourisme grâce à son climat tempéré, se trouve sur la ligne de séparation géographique entre le nord musulman et le sud chrétien du Nigeria, pays de 200 millions d’habitants divisé à parts quasi-égales entre les deux grandes religions. Mais les tensions des dernières années ont été davantage exacerbées par des clivages politiques et une dispute autour de l’accessibilité des terres fertiles. En septembre 2001, une envolée des violences avait fait plus de 900 morts selon l’ONG Human Rights Watch. En novembre 2008, au lendemain d’élections générales, des tueries avaient fait 761 morts. En janvier 2010 à nouveau, plus de 300 personnes avaient été tuées.
Oumou Konaté