
Au Nigeria, les autorités ont organisé une audience publique pour présenter un projet de loi visant à modifier la régulation de la presse locale, a informé l’agence Ecofin. Cette proposition de loi fait craindre la liberté des médias au Nigeria.
Après le blocage de Twitter dans le pays et l’injonction aux médias de suspendre leurs comptes, les ONG de défense de la liberté de la presse sont sur leurs gardes quant au changement annoncé de la réglementation du secteur.
Selon Ecofin, le projet de modification propose de permettre au régulateur de la radiodiffusion de sanctionner une chaîne, par une amende ou une révocation de licence, si elle estime que c’est dans l’intérêt du public. Cela donnerait le pouvoir à un organisme non élu de déterminer l’intérêt public.
En dehors de cela, de nombreux articles de la proposition semblent indirectement mettre en place une criminalisation des délits de presse, qui a provoqué une véritable levée de boucliers des organisations de défense de la liberté, a ajouté notre source.

Lanre Arogundade, directeur exécutif du Centre international pour la presse, une ONG locale, cité par Ecofin, a affirmé que « les réglementations sont essentielles à l’ère des fausses nouvelles et des discours de haine », mais, a t-il ajouté, qu’ « Elles ne devraient toutefois pas éroder l’indépendance ou la liberté des médias». «Les régulateurs doivent être libres de l’emprise du pouvoir en place, des intérêts politiques ou autres, afin de pouvoir statuer judicieusement dans les cas constituant une violation du code de déontologie de la profession de journaliste », a déclaré le responsable d’ONG.
Son plaidoyer a été suivi par de nombreuses organisations. Pour le moment, les autorités nigérianes ont déclaré avoir entendu les plaintes sans donner plus de détails sur la possibilité de retirer ou d’amender les articles problématiques.
Leylatou TIENDREBEOGO