Nigéria : Une vaste opération militaire libère des dizaines d’enfants otages

Le mouvement djihadiste au Nigeria ou insurrection de Boko Haram est à la base du  conflit armé qui a éclaté en 2009 dans le nord du pays. Suite à ses attaques contre des établissements scolaires, des lycéennes sont enlevées et ensuite mariées de force à des djihadistes. Le rapt le plus important a lieu le 14 avril 2014 à Chibok où 276 lycéennes de 12 à 17 ans sont capturées par des djihadistes lors d’un raid sur la ville.

Selon Allafrica, les autorités de l’Etat de Zamfara, dans le nord-ouest du Nigeria ont annoncé la libération de plus de 70 enfants qui avaient été kidnappés dans leur école de Kaya. L’armée nigériane est engagée dans une vaste opération militaire visant à démanteler les camps des groupes armés implantés dans la région. Après avoir prôné le dialogue et signé des accords d’amnistie des gangs criminels locaux, le gouverneur de l’Etat de Zamfara a radicalement changé de ton ces dernières semaines. Depuis la fin du mois d’août, une série de mesures ont été prises pour appuyer une opération des forces de sécurité nigérianes, chargées de « nettoyer » l’Etat des « bandits » comme on les surnomme localement.

Notre source a expliqué que ces groupes armés sont spécialisés dans le vol de bétail, les attaques de camions et surtout les kidnappings contre rançon. Plus de 1 000 enfants et adolescents ont ainsi été enlevés dans leurs établissements scolaires depuis le mois de décembre 2020. Face à la dégradation de la situation, les autorités ont finalement opté pour la méthode forte.

Marché de bétail et communications suspendus

Les autorités évoquent « les premiers succès » dans cette opération militaire alors que l’attaque d’une base de l’armée nigériane dans l’Etat de Zamfara a causé la mort de 12 personnels militaires. Fin juillet, un avion de l’armée a été abattu à la frontière entre les Etats de Zamfara et Katsina, témoignant de la puissance de feu des groupes armés qui opèrent dans la zone. Pour faciliter le démantèlement des nombreux camps implantés dans l’Etat de Zamfara, les marchés de bétail hebdomadaires ont été suspendus et toutes les communications coupées pour une durée de deux semaines. Une décision qui inquiète les représentants de la société civile qui estiment que la suspension des lignes téléphoniques et d’internet revient à « punir les citoyens », innocents.

Fatimata COMPAORÉ