<<Le samedi 12 juin 2021, aux environs de 19 heures, une patrouille de reconnaissance des Forces Armées de Côte d’Ivoire, a été l’objet d’une attaque complexe, sur l’axe Tehini-Togolokaye (localité frontalière du Burkina Faso)>>, nous informe l’armée ivoirienne, dans un communiqué datant du 13 juin 2021. Cette attaque vient rallonger la liste des attaques terroristes que le pays a essuyée depuis un certain temps. Avec cette dernière attaque, l’on est en droit de croire que ce pays semble être dans le viseur des envahisseurs djihadistes qui écument  la sous région ouest africaine, depuis maintenant près d’une décennie.

La Côte d’Ivoire a été une fois de plus la cible d’attaque terroriste, en début de week-end dernier. Cette récente attaque laisse un goût particulier, car pour mémoire, c’est la première fois qu’il y est fait usage d’un engin explosif improvisé au passage d’un véhicule. En effet, selon le communiqué signé par le chef d’Etat-major des armées, Lassina Doumbia, <<Il s’agit d’une embuscade avec usage d’engin explosif improvisé au contact duquel, un des véhicules a sauté (…) Le bilan fait état de trois (3) morts et quatre (4) blessés>>.

                   Le pays semble être dans le viseur des groupes armés terroristes

 Il faut le rappeler, la terre d’Eburnie a subi sa première attaque terroriste le 13 mars 2016, à la station balnéaire de Grand-Bassam. Cette attaque avait fait 22 morts dont 3 terroristes. La seconde attaque, qui a eu lieu le 10 juin 2020 à Kafolo (au nord du pays), avait fait 14 morts parmi les militaires et plusieurs blessés. La troisième, qui n’avait pas fait de victime coté ivoirien, a été simultanément perpétrée dans les localités de Kafolo et Téhini, toutes au nord du pays, en fin mars 2021.

Avec cette quatrième attaque du 12 juin dernier, l’on constate que les partisans de la terreur ont redoublé en récurrence et surtout en puissance dans leur mode opératoire. Ce scénario n’est pas sans rappeler le cas du voisin burkinabè, qui en 2015-2016, était confronté à ces mêmes agissements, aux premières heures du terrorisme qui continue de l’éprouver. De l’avis de certains analystes avertis, les forces du mal, dans leur mission criminelle, ont la volonté d’étendre leur influence au-delà dans le golfe de Guinée. Et pour cela, la Cote d’Ivoire semble être la cible propice pour atteindre leur cynique dessein. Il incombe désormais aux autorités ivoiriennes de faire front avec les pays du Sahel déjà en proie, pour éradiquer ce phenomène. Dans cette lutte contre le terrorisme, aucune armée ne peut la mener en autarcie. La collaboration entre les différentes armées de la sous-région ouest africaine s’avère plus que nécessaire maintenant.

Abdoul Karim TAPSOBA