Ouganda : Plusieurs multinationales quittent le pays

Les difficiles conditions du marché qui ont eu raison de Smart Telecom, il y a quelques jours, ont provoqué un nouveau départ du secteur télécoms ougandais. En Ouganda, depuis un mois, les annonces de départ de plusieurs entreprises internationales s’enchaînent.

Selon RFI cité par Allafrica, trois compagnies, dans le secteur des grandes surfaces et des opérateurs téléphoniques notamment, ont confirmé arrêter leurs activités dans le pays, d’ici la fin de l’année. Des départs en cascade qui inquiètent les économistes. Il s’agit des magasins ShopRite puis ceux de Game et le dernier en date, l’opérateur Africell.

Ces dernières années, de nombreuses entreprises ont quitté le marché ougandais bien avant le début de la pandémie, comme la compagnie aérienne British Airways, ou les supermarchés kényans Uchumi Supermarkets et Nakumatt. Selon la même source, en un mois, trois grands groupes internationaux ont annoncé mettre un terme à leurs activités en Ouganda. Pour l’économiste Africa Kiiza, la crise mondiale liée au Covid-19 est un accélérateur, mais pas la cause principale de ces départs.

Le ralentissement de l’économie dû aux confinements a ensuite aggravé la situation : en 2020, la croissance s’est resserrée à 2,9% contre 6,8% en 2019. Les économistes craignent désormais de nouveaux départs de compagnies internationales : parmi les secteurs à risque, celui des banques et des assurances. Des fermetures attribuées au faible pouvoir d’achat de la classe moyenne, trop restreinte pour soutenir les activités de grands groupes. Le chercheur affirme également que les nombreuses taxes sur les sociétés pèsent sur le budget des entreprises.

RFI a rappelé qu’en Ouganda, depuis le 1er juillet, une taxe de 12% a été instaurée sur les données mobiles, remplaçant la taxe existante sur les réseaux sociaux. L’objectif est d’accroître les revenus de l’État alors que la dette nationale a augmenté de 35% en décembre 2020, notamment à cause de la pandémie de Covid-19. Cela a eu des répercussions sur leur commerce, dans une période de confinement où l’économie repose plus que jamais sur les nouvelles technologies.

Fatimata COMPAORE