Présidentielle 2020 : A la rencontre du candidat du Mouvement « Agir ensemble », Kadré Désiré Ouédraogo

KDO entend mettre son expérience professionnelle au service de la nation s’il est élu

 « J’accepte d’être votre candidat à l’élection présidentielle » avait répondu Kadre Désiré Ouédraogo lors du congrès de désignation du mouvement qui s’était tenu en septembre 2020 à Bobo Dioulasso à l’ouest du pays. C’est ainsi que l’ancien premier ministre sous l’ère de Blaise Compaoré a décidé de briguer la magistrature suprême face à Roch Marc Christian Kaboré et d’autres ténors de l’opposition. Que propose Kadre Désiré Ouédraogo à cette population burkinabè pour marquer la rupture avec le régime actuel. Eléments de réponse dans les lignes qui suivent

Quotidien numérique d’Afrique ( QNA) :  pouvez-vous décliner les grands axes de votre programme pour nos lecteurs ?

Kadré Désiré Ouédraogo (KDO) : Depuis le début  de la campagne, j’ai déjà parcouru presque toutes les régions du pays, et un seul manque à l’appel mais nous allons couvrir celle qui reste les jours à venir. Seulement j’ai pu constater que les routes surtout les piste restent difficiles à pratique et dans mon programme, le relèvement du niveau d’aménagement des principales liaisons départementales permettant d’améliorer les conditions de desserte des provinces et d’atténuer leur enclavement. L’approvisionnement en eau est une question essentielle pour le Burkina et dans mon programme nous nous adresserons à cet aspect aussi. Et à la question de savoir qu’elle sera ma priorité une fois élu au soir du 22 novembre, je dirai que je m’engage à faire respecter toutes les promesses de mon programme et comme gouverner un pays ce n’est pas une course de vitesse, nous prendrons les dispositions pour que chaque chantier démarre. La priorité des priorités est bien la paix, et il n’y’a pas de développement sans paix, il n’y’a pas de développement sans sécurité, et les toutes premières mesures concerneront ce secteur, concerneront également la problématique de la réconciliation nationale et enfin il concernera le renouveau de notre économie. Nous avons des décisions urgentes à prendre pour favoriser une accélération de notre développement économique et je crois que c’est tout ça qui fera partie du programme du gouvernement et qui sera mise en œuvre par tout ce qui travailleront avec nous et que chacun sera responsabilisé pour que toutes les promesses que j’avais dans mon programme que leur réalisation démarre dès le premier jour de mon mandat. Il faudrait renforcer le système de santé pour que chaque burkinabè se sente suivi, aidé et protégé par les autorités. La ressource humaine constitue la richesse d’un pays. Nous allons selon notre programme, nous allons avoir des hôpitaux de référence à Ouagadougou et Bobo Dioulasso et des hôpitaux militaires. Nous allons engager la construction d’hôpitaux spécialisées dans le traitement par exemple du cancer, de la traumatologie et aussi un hôpital en charge des grands brulés. Nous allons réorganiser la carte sanitaire, pour que les infrastructures sanitaires soient plus proches des populations. Ce que je soumets également au programme à l’intention de nos compatriotes, c’est la question du médicament. Je pense que nous devons travailler à faire baisser le cout des médicaments en essayant de fabriquer sur place les médicaments hors licence pour permettre que nous fabriquions ici sur place au BF e que leurs couts soient rendus raisonnables et à la portée de nos bourses. Je dis que nous allons accélérer notre lutte contre les grandes endémies telle que le paludisme, le VIH Sida, la méningite. Il faut que nous ayons des centres de références de contrôle de ces maladies. Selon mon programme les travailleurs seront à l’aise en leur donnant les moyens de travailler convenablement. Dans notre programme aussi nous avons tenu à corriger les inégalités de telle sorte que ceux qui vivent dans les zones rurales aient les même droits et protections que ceux qui vivent dans les villes. Le développement rural selon programme comprend la protection de l’environnement, la protection de l’agriculture familiale, développement d’infrastructure minimal qui permettra de stabiliser la population et leur permettre d’être à l’aise. L’électricité doit arriver au tréfond des villages, nous allons fournir des matériels pour l’agriculture, l’élevage, la maraichéculture. Dans mon programme nous prévu un meilleur accès à l’eau. Nous allons construire dans les zones rurales des forages et nous allons étendre ce besoin d’eau pour atténuer un tant soit peu les pénuries que nous connaissons dans nos villes. Dans les zones rurales, nous développerons chaque région selon sa spécificité. Nous avons prévu de créer de grandes écoles qui devront s’appuyer sur les richesses de chaque région pour faire en sorte que nous puissions exploiter ces ressources et que nous ayons surtout la main-d’œuvre qualifiée. Nous allons favoriser l’accès à la terre des femmes rurales et éviter l’accaparement des terres en zones rurales par les plus nantis. Je préconise une réforme foncière afin que nous ayons une gestion durable de notre cultivable. Pour l’accès au logement, nous prévoyons dans les grandes villes, la construction de 60.000 logements sociaux, avec la transformation de ville en durable qui respecte la protection de l’environnement et aussi un urbanisme durable avec la construction de lieux de culte, de loisirs. La politique de l’urbanisme est au cœur de notre programme et je me battrai pour que cela soit réalisé.

QNA : Vous prévoyez la mise en place d’un  Conseil National de Sécurité. Quel sera sa finalité ?

Le conseil national de sécurité a pour objectif de prendre en charge toutes les questions relatives à la sécurité de nos concitoyens et de tous ceux qui vivent au Burkina. Il aura en particulier la responsabilité de proposer les directives pour notre action militaire et des forces de défense et de sécurité, procéder à la réforme du secteur de la défense et proposer également une stratégie nouvelle de lutte contre le terrorisme. Il veillera également à ce que la gestion de nos FDS soit une gestion rationnelle, pour faire en sorte que chaque élément des FDS se voit traité selon ses talents, selon ses capacités pour que notre armée notre force de sécurité soit véritablement patriotique, qui soient au service de toute la nation avec les compétences qu’il faut. L’homme qu’il faut ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut. Ce conseil de sécurité passera également au peigne fin toutes les nominations des hautes fonctions de FDS pour s’assurer que les responsables que nous mettons dans nos services sont dignes de respect et de considération de leur camarade d’arme, également la considération de toute la nation.

Dans votre programme vous avez mentionné un soutien à la presse privée. Qu’est-ce que vous compte faire de plus en particulier pour cette presse ?

Il faut d’abord rappeler que c’est lorsque j’étais Premier Ministre que l’idée de l’appui à la presse privée est venu et je me félicite d’ailleurs pour ce choix qui fait qu’aujourd’hui nous avons une des meilleures presses en Afrique et je voudrais saisir l’occasion pour féliciter la presse privée pour les efforts et les progrès entrepris au cours de cette période et la presse en général pour sa contribution importante à la démocratie et à la stabilité et à la paix sociale. Je pense qu’il est indispensable pour toute démocratie d’avoir une presse de qualité, bien-sûr que notre presse est confrontée à des difficultés que j’ai eu l’occasion d’entendre. En début d’année j’ai eu une rencontre avec la presse et à l’occasion j’ai pu écouter les difficultés et j’ai promis à cette rencontre que si je suis élu, je veillerai à ce que les appuis à la presse soient augmentés de manière à ce que la presse puisse faire son travail plus efficacement. Nous veillerons au bien-être de tous les journalistes et aux professionnels de tous les médias pour les aider, pour les accompagner pour que vraiment ils puissent continuer à fournir un travail de qualité. Oui je m’engage à ce que le soutien à la presse privée et également à toute la presse nationale soit amélioré, je promets mon écoute et mon accompagnement pour leur permettre d’être des acteurs efficaces de notre démocratie.

Quelle place faites-vous pour l’éducation au Burkina Faso ?

Vous savez que je répète toujours, la priorité des priorités pour moi, c’est l’éducation. Cela part de la philosophie que « tout commence par l’Homme et tout abouti à l’Homme ». Le développement d’un pays c’est l’Homme, la première richesse d’un pays, ce sont  les Hommes et par conséquent je pense que nous devons considérer que notre jeunesse est ce que nous avons de plus chère dans notre pays, c’est la raison pour laquelle je pense que cette jeunesse a droit à une éducation de qualité. C’est la raison pour laquelle dans mon programme, j’insiste sur la formation et la revalorisation de la fonction enseignement de manière à ce que nous ayons des instituteurs, des professeurs bien formés et également que nous puissions leur donner toute la considération nécessaire auxquelles ils doivent s’attendre vraiment dans notre société par ce que nous leur devons beaucoup et nous devons faire en sorte que la fonction d’enseignant soit respectée, que les enseignants soient encouragés et que les mérites de ces enseignants soient reconnus par la nation. C’est pour ça que je récompenserai par des prix nationaux qui récompense les meilleurs enseignants et les encourager à poursuivre la bonne éducation de nos enfants. Il faut que nous ayons des citoyens modèles qui aiment leurs pays, c’est la raison pour laquelle dans le programme je prévois la réintroduction du cours moral à l’école primaire de base et également la réintroduction de cours d’instruction civique dans les établissements d’enseignements secondaires et en plus de cela je propose l’introduction d’éducation civique qui fera en sorte que tous les jeunes à partir de 18 ans seront regroupés pour une période donnée de 03 mois où ils se mélangeront, où communieront leur foie et leur attache à leur nation et où on leur apprendra les rudiments nécessaires pour défendre les intérêts de leur patrie. Nous allons nous atteler à ce que les goulots d’étranglements que nous observons au niveau du primaire vers le secondaire, du secondaire vers l’université, qu’il n’y ait plus de goulot d’étranglement, que nous observions l’évolution démographique et nous devrions planifier les infrastructures nécessaires pour accueillir les élèves qui passent d’un cycle à un autre et que cela se fasse sans difficulté. Je n’oublie l’enseignement privé et je pense que l’enseignement privé doit avoir des curricula qui doivent être surveillés et contrôlés par l’Etat, de faire en sorte que tous les enfants bénéficient d’une éducation de qualité et que les diplômes qu’ils auront soient des diplômes validés par l’Etat pour rehausser la qualité de l’enseignement. Pour le supérieur, j’ai dit dans mon programme qu’il est dommage que nous puissions continuer à avoir surtout à l’université de Ouagadougou des années universitaires qui se chevauchent à tel point qu’on ne sait même plus quand est-ce on est en rentrée ou en vacances. J’ai dit dans mon programme que je me donne 03 ans pour finir avec ce chauvechement des années universitaires à l’université de Ouagadougou pour qu’elle retrouve son rythme normal de sorte que les étudiants aillent à la rentrée en octobre et finissent en juillet comme prévu normalement. On va permettre aux étudiants la fourniture d’internet haut débit.

Comment comptez-vous réconcilier les burkinabè ?

La réconciliation c’est la réconciliation entre les burkinabè. J’entends souvent dire qu’au Burkina en réalité on n’a pas besoin de réconciliation, que c’est peut-être les hommes politiques qui ont besoin de réconciliation, qui parlent de réconciliation. A mon avis, ceci est une perception erronée. Dès lors que vous avez un foyer de mécontentement dans un pays, quel que soit sa taille, dites-vous qu’il y’a un problème dans le pays, parce que ceux qui sont concernés par ce mécontentement ne sont pas seuls. Ils ont des amis, ils ont des familles, ils ont des alliés et si un est dans le problème il faut considérer que c’est tout ce groupe qui est dans le problème, c’est la raison pour laquelle je pense que le besoin de réconciliation concerne tous les burkinabés sans exception. C’est la raison pour laquelle, je prévois m’attaquer à cette question…bien sûr on ne force pas la réconciliation, on va à son rythme, mais il y’a que ceux qui sont en charge du pays, doivent prendre des actions nécessaires pour propulser, pour engager ce processus de réconciliation. C’est ce que je compte faire d’abord en commençant par le dialogue et l’écoute des uns et des autres, dans le respect des sentiments de chacun. Pour organiser des dialogues nécessaires qui nous permettra des débouchés sur des propositions consensuelles qui nous permettra de faire en sorte que chacun se sente prêt à opérer un nouveau départ. Un nouveau départ veut dire que nous devons tourner la page douloureuse de notre histoire politique récente. Je ne dis pas de l’oublier mais de la tourner en regardant plus vers l’avenir que vers le passé. Cela nécessite que nous même nous soyons disposés à changer nos comportements interpersonnels, que nous soyons respectueux vis-à-vis des autres, que nous ayons une puissance d’écoute assez développé, que nous puissions prendre en compte les sentiments des uns et des autres. Je crois qu’à partir de cette démarche, nous trouverons les solutions pour accélérer la réconciliation sans oublier le triptyque vérité-justice-réconciliation qui fait l’unanimité de tous les acteurs de notre pays, mais au-delà de ce triptyque, je sais qu’il y’a un rôle à jouer pour le président du Faso et pour son gouvernement pour faire accélérer ce processus de réconciliation, et de ce plan de vue je pense que la gouvernance par l’exemple sera un instrument privilégié qui permettra de convaincre les uns et les autres, que cette réconciliation que nous voulons est une réconciliation sincère. Il y’a des mesures qui seront prises à ce que les travers que nous déplorons dans notre pays ne se reproduise plus jamais et que nous ayons cet engagement  entre acteurs politiques, société civile, toutes les forces vives de la nation que nous ferons un effort pour que le BF connaissent un nouveau départ, et que si il devait y avoir des dérapages, eh bien c’est dérapages seraient tués dans l’œuf et serait suivis de sanctions appropriées de manière à ce que nous puissions ne plus connaitre ce que nous avons connu dans notre histoire récente et cela est un engagement de tout le peuple burkinabè mais ce engagement doit être favorisé et promus par celui qui aura la charge de diriger notre nation.

Quels sont vos atouts pour la présidentielle ? 

C’est peut-être le peuple burkinabè qui va juger de ces atouts. Pour ma part, je me considère honoré comme un citoyen à qui beaucoup d’autres citoyens m’ont fait appel en raison certainement de ce qu’ils m’ont vu à l’œuvre dans mes fonctions de vice-gouverneur de la BCEAO, dans mes fonctions de Premier Ministre, dans mes fonction de représentant permanant à Bruxelles et dans mes fonction également de président de la commission de la CEDEAO, donc je ne serai pas meilleur juge que ces concitoyens à qui vous pourrez poser la question certainement les motivations qui leurs ont conduit vers moi. Pour ma part, j’évoque simplement que j’ai eu la chance d’avoir côtoyé des Hommes et des situations qui m’ont permis d’avoir certaines expériences de la vie, certaines expériences de la gestion économique et certaines expériences de la gestion des Hommes. Et c’est cette modeste expérience que je compte mettre au service de mon pays en cette période particulièrement difficile pour mon pays. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous partons mais c’est un devoir patriotique pour nous, de nous engager à ces moments, chacun avec ses qualités, chacun s’engageant là où il peut apporter un plus à la nation et moi j’ai considéré que de répondre Oui à ceux qui m’appellent à être candidat est une façon de mettre à la disposition de mon pays tout ce que j’ai acquis comme connaissance théorique, comme expérience professionnelle et aussi comme expérience de la vie.

Pensez-vous à une alliance si votre parti est qualifié pour le second tour ?

Bien sûr vous savez que je suis signataire de l’accord politique de l’opposition et j’ai dit tout à l’heure également que pour moi il est important que les Hommes politiques respectent leurs paroles et pour moi je respecterai ma signature.

O.P.