RCA: Forte augmentation des violations des droits de l’homme liées aux élections, selon l’ONU

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a fait état d’une forte augmentation des violations des droits de l’homme avant, pendant et après les élections de décembre dernier en République centrafricaine

Lundi 22 mars, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a fait état d’une forte augmentation des violations des droits de l’homme avant, pendant et après les élections de décembre dernier en République centrafricaine. C’était au cours d’un dialogue de haut niveau du Conseil des droits sur la situation en RCA.

A en croire la Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, Nada Al-Nashifa, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) porte la plus grande responsabilité dans ces violations, tandis que les agents de l’État ont une responsabilité moindre. Face à cette situation, la responsable onusienne a estimé qu’il était essentiel que les Nations Unies et les partenaires internationaux continuent de joindre leurs efforts à ceux des autorités centrafricaines, aux niveaux politique et technique, pour garantir que les auteurs de toutes les parties soient tenus de rendre des comptes. Nada Al-Nashifa a, en outre, salué la signature, le 30 décembre dernier, du décret présidentiel confirmant la nomination officielle des 11 commissaires pour siéger à la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation créée par la loi en février 2020.

La Coalition des patriotes pour le changement (CPC) est en grande partie responsable des violences, selon l’ONU

La CPC continue d’enrôler des enfants

Yao Agbetse, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en RCA, participant au dialogue, a quant à lui déploré que malgré les accords signés par certains groupes armés en 2019, la CPC continue d’enrôler des enfants dans ses rangs. Et de souligner que les violations commises par les Forces de défense et de sécurité et par les Forces armées centrafricaines ne devaient pas rester impunies. Jean Christophe Nguinza, Ministre du service public et Ministre par intérim de la justice de la RCA a, pour sa part, déploré la persistance des violations des droits de l’homme par les groupes armés, en particulier la CPC, ainsi que le ralliement à la CPC de certains groupes armés pourtant signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019.
De son côté, le Secrétaire général du Réseau des ONG pour la promotion et la défense des droits de l’homme, Anicet Thierry Goue Moussangoe, a exigé de la communauté internationale qu’elle prenne des mesures d’urgence pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire centrafricain et pour engager des poursuites judiciaires contre les auteurs des graves violations des droits humains et du droit international humanitaire.
La situation sécuritaire reste préoccupante en Centrafrique d’autant plus que l’ancien président François Bozizé qui souhaite la chute du régime du président Archange Touadéra a officiellement pris les rênes de la rébellion, selon plusieurs sources.

Line Rose