RDC: Le difficile combat contre le travail des enfants dans les mines

Le phénomène des enfants en âge d’être scolarisé travaillant sur les mines artisanales de cobalt persiste en République démocratique du Congo. Pourtant, les autorités redoublent d’efforts pour mettre fin à ce phénomène.

Des enfants âgés de 10-11 ans travaillent dans les mines de cobalt en RDC

Kolwezi est une ville minière de la RDC, chef-lieu de la province de Lualaba, caractérisée par de nombreux sites miniers artisanaux de cobalt. La société civile de cette ville a déploré la présence persistante d’enfants en âge de travailler sur lesdits sites miniers. A en croire RFI, ce sont des enfants âgés tout au plus de 10-11 ans qui sillonnent la ville de Kolwezi, à la recherche de cobalt. Ils sont présents sur les mines soit pour le ramassage des minerais, soit pour le nettoyage ou encore pour le petit commerce. Mica, âgé de 11 ans, a relaté son quotidien à nos confrères. « Je quitte la maison entre 7 et 8 heures. Je sillonne les avenues et parcelles où l’on extrait le cobalt et je ramasse les restes du cobalt abandonnés par les creuseurs. Parfois, ils nous exigent de l’argent, nous leur donnons 500 francs et ils nous laissent récupérer les résidus cobalt », a-t-il expliqué. Après avoir réuni des cobalts, les enfants les proposent à des négociants congolais au prix de 1000 F cfa le Kilo. “Certains jours, nous pouvons gagner entre 4 000 et 5 000 francs”, a témoigné Héritier, un enfant de 10 ans cité par Rfi, le 31 mars dernier. Issu de famille pauvre, cet argent est remis en famille pour les petits besoins.
Selon l’organisation Amnesty Internationale, 40 000 enfants travailleraient dans les mines du sud-est de la RDC.

Ce phénomène reste un défi pour les autorités
La RDC accroit les efforts pour lutter contre le travail des enfants dans les mines en améliorant la surveillance et la sensibilisation. Cependant, avec la crise économique liée à la pandémie de la Covid 19, les enfants sont de plus en plus nombreux sur les sites miniers. Pour le directeur du cabinet du ministre provincial des Mines à Kolwezi, Eric Tshisola, cité par Rfi, certes il y a déjà quelques résultats, mais les défis restent énormes. A l’en croire, son ministère a pu sortir des enfants des mines dont certains ont été ramenés à l’école, d’autres ont été recrutés en entreprise, etc. Le paradoxe est que pendant que d’autres enfants sont retirés des mines, d’autres y arrivent, a-t-il expliqué. Pour lui, la solution à ce phénomène doit être trouvée ailleurs. “Qu’est-ce qui fait que ces enfants soient dans les mines ?” C’est la question que nous devons résoudre et ça, c’est une question d’État, selon Eric Tshisola. Par ailleurs, le phénomène du travail des enfants dans les mines est très récurrent en Afrique. C’est certainement l’une des conséquence de la pauvreté quand on sait que seuls ou à majorité les enfants de famille démunie s’y retrouvent. La lutte contre la pauvreté est donc l’une des principales solution pour la lutte contre le travail des enfants que ce soit sur les mines où dans d’autres secteurs.

Line Rose