RDC: Les autorités annulent deux permis d’exploitation de l’homme d’affaires Dan Gertler en Ituri

L’homme d’affaires israélien est sous sanctions américaines depuis fin 2017

L’homme d’affaires israélien Dan Gertler n’est plus détenteur de permis d’exploitation de deux blocs pétroliers en Ituri. C’est l’annonce faite par le ministère des Hydrocarbures qui en a informé officiellement sa holding Oil of DRC.

Le ministère des Hydrocarbures a signifié que les permis obtenus en 2010 par l’homme d’affaire israélien, pour deux de ses sociétés Caprikat & Foxwhelp dans le cadre d’un accord de production, sont arrivés à expiration. Donc qu’il ne souhaitait pas continuer sa collaboration avec elle et veut réattribuer ces deux blocs situés sous le lac Albert à un nouvel opérateur, a rapporté RFI.

Le porte-parole de l’homme d’affaires israélien, lui, a dénoncé cette décision, en assurant que le ministère avait été informé le 1er septembre 2020 des difficultés dans la réalisation du projet, du fait que l’absence d’un pipeline pour évacuer le pétrole aurait rendu impossible le développement de ces blocs pétroliers. De ce fait, dix ans après l’obtention de ces permis, le camp Dan Gertler évoque donc un cas de « force majeure » et assure avoir obtenu le mois dernier confirmation de cet état de fait par le Conseil d’État, a indiqué notre source.

Pour le gouvernement, cet argument ne tient pas, parce que ce sont deux sociétés inconnues de l’État congolais qui ont fait ces démarches, Albertine et Woodhaven. Une allégation que  le porte-parole de Dan Gertler conteste, en  assurant qu’il ne s’agit que d’un changement de noms, mais que ce sont bien les mêmes sociétés. Quant à la société civile, qui avait toujours contesté la manière dont ces blocs avaient été attribués à Dan Gertler et le peu d’avancée sur ce projet, il s’agit d’un début de victoire.

A noter que le gouvernement avait annoncé en avril dernier qu’il allait payer 300 millions de dommages et intérêts à la société Dig Oil, qui s’est vu déposséder de ces permis en 2010 au profit de l’homme d’affaires israélien. Un tribunal français avait notamment condamné l’État congolais à payer plus de 600 millions de dollars à ladite société.

Roseline BADO