
La très influente Eglise catholique et le camp de l’ex Chef d’Etat, Joseph Kabila ont critiqué une proposition de loi qui prévoit d’interdire aux citoyens congolais ayant un parent étranger de briguer la magistrature suprême en République démocratique du Congo, et ce à deux ans du scrutin a fait savoir l’agence Anadolu.
Le nouveau projet de loi, très controversé, exige que les parents (père et mère) des candidats à la présidentielle soient des Congolais. L’Eglise catholique qui est très influente et qui intervient beaucoup dans la politique est montée au créneau pour dénoncer la loi. Le Cardinal Fridolin Ambongo a indiqué lors d’un culte d’intronisation du nouvel archevêque de Lubumbashi, dans le sud-est du pays que Cette proposition de loi déposée jeudi dernier à l’Assemblée nationale par le député national Nsinga Pululu du camp du président Félix Tshisekedi « apparaît comme un instrument d’exclusion et de division. Je vous invite tous à rester extrêmement vigilants par rapport à toutes ces initiatives dangereuses qui ont comme unique mérite de créer la tension au sein du peuple » « C’est pour moi l’occasion, au nom de l’Épiscopat et du peuple congolais, de stigmatiser le dangereux projet de loi sur la [congolité] qui ne promeut point la cohésion nationale tant souhaitée.» a-t-il précisé.
Un risque d’éclatement de la coalition au pouvoir Union sacrée

Pour abonder dans le même sens, la coalition de l’ancien président Joseph Kabila, Front commun pour le Congo (FCC) a publié un communiqué samedi dernier dans lequel elle s’oppose à ladite loi et qu’elle juge «anticonstitutionnelle, inopportune, discriminatoire et conflictogène» a fait savoir l’agence Anadolu. Elle « met à mal l’unité du pays » et risque « d’hypothéquer les acquis démocratiques » et le processus électoral, selon le FCC, fulminant contre la majorité parlementaire «artificiellement fabriquée». L’ex majorité au pouvoir a appelé à se « mobiliser » contre la loi « inique » et a promis de mobiliser ses députés, sénateurs et adhérents dans les prochains jours.
Cette proposition de loi agace jusqu’au sommet de l’Etat qui risque de voir éclater la majorité chèrement et récemment acquise par le camp de Félix Tshisekedi à savoir l’union sacrée de la nation (USN). En effet, le parti de Moïse Katumbi, qui a récemment rejoint Tshisekedi pour une coalition au gouvernement a brandit la menace selon laquelle « Toute éventuelle inscription au calendrier des travaux de l’Assemblée nationale de ce texte, consacrera la rupture définitive et irréversible au sein de l’Union sacrée ». Le dernier mot reviendra sans doute à Felix Tshisekedi et à son camp de se prononcer sur cette loi .
Pierre Oued
Source : Agence Anadolu