Situation sécuritaire au Mali : les groupes armés réfutent les accusations de l’ONU


Le rapport sur la situation sécuritaire au Mali réalisé par l’ONU a été officieusement rendu public. Un document de 71 pages dont RFI s’est procuré une copie. L’ONU accuse les signataires de l’accord de paix d’Alger d’être mêlés dans des attaques terroristes et dans de la criminalité organisée. Des faits qui, selon l’ONU, compromettent indirectement la stabilisation du pays. Des accusations que les groupes armés réfutent.

Dans le rapport de l’ONU, pour une première fois, contient des accusations sur des noms bien distinctes. En effet, les accusations du groupe d’experts indépendants de l’ONU sur le Mali sont écrasantes. Ce rapport fait cas des attaques terroristes contre les forces de sécurité maliennes, de trafic de migrants, de trafic de drogue, ou encore de recrutement d’enfants soldats. La liste des noms cités dans ce rapport est longue. Selon RFI qui a obtenu ce rapport qui devrait être rendu public prochainement, qui est un document de 71 pages, daté du mercredi 8 août, démontre la participation d’Alkassoum Ag Abdoulaye, le chef d’état-major de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), dans la double attaque terroriste qui a visé le camp militaire de Soumpi, dans la région de Tombouctou, les 24 octobre 2017 et 27 janvier 2018. Alors que, selon nos confrères de Rfi, le rapport n’est même pas encore officiellement publié, des responsables de groupes armés ne décrochent plus leurs téléphones, ou parlent sans vouloir être nommément cités. C’est le cas de ce responsable militaire du Gatia, groupe armé du nord, loyal à Bamako : « Non, à ma connaissance, dit-il, des éléments du Gatia ne sécurisent pas des convois de drogue dans le nord du Mali. » alors que c’est qu’on peut lire dans le texte onusien. Toujours avec la même source, un des accusé a accepté se prononcer à visage découvert. Il s’agit de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la CPA, Coalition du peuple de l’Azawad, accusée d’entraver l’application de l’accord de paix. Le rapport laisse également clairement entendre que des éléments de ce groupe auraient participé à des attaques terroristes. Mohamedoune est accusé d’avoir « très activement retardé », par ses alliances sur le terrain, la stabilisation de la région.  « Tout ça est faux », répond Ousmane Ag Mohamed, pour qui les enquêteurs de l’ONU ont trop tendu leurs micros aux ennemis de son mouvement qui ne veut « que la paix ». Pour rappel, L’accord de paix d’Alger avait été signé en 2015 par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la Plateforme (groupes armés progouvernementaux) et l’Etat malien dans le but de mettre fin au conflit dans le nord du Mali. Près de 19 militaires ont été tués lors de ces deux attaques revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Or la CPA fait partie des groupes dits « coopératifs », qui gravitent autour de l’accord de paix d’Alger.

Wendmanegré. O/QNA