Soudan : L’ambassadeur d’Éthiopie convoqué au sujet de 29 corps retrouvés dans une rivière

Le Soudan a convoqué l’ambassadeur éthiopien au sujet de la récupération des corps qui, selon Khartoum, sont des Tigréens décédés de la rivière bordant la région du Tigré en Éthiopie, touchée par le conflit, ont rapporté la semaine dernière les médias officiels.

Depuis fin juillet, des dizaines de corps ont été retrouvés dans la rivière Setit connue en Éthiopie sous le nom de Tekeze qui traverse sa région du nord du Tigré, selon des habitants de Wad al-Hiliou dans l’État soudanais de Kassala. Le ministère soudanais des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Éthiopie le 30 août alors que les autorités soudanaises avaient trouvé 29 corps dans la rivière Setit » entre le 26 juillet et le 8 août’, a indiqué le ministère dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle SUNA. « Le ministère a informé l’ambassadeur que les corps appartenaient à des ressortissants éthiopiens de l’ethnie tigréenne ». Le mois dernier, des Tigréens résidant depuis longtemps à Wad a-Hiliou qui ont aidé à récupérer les corps ont déclaré à l’AFP que les cadavres étaient pour la plupart gonflés, déformés et portaient des blessures par balle ou de profondes entailles. Mais ils ont également indiqué que certains corps avaient des tatouages écrits dans leur langue Tigrinya. Certains cadavres avaient des parties du corps manquantes et presque tous avaient les mains liées derrière le dos, ont-ils déclaré.

Des allégations fabriquées , selon Addis-Abeba

La découverte des corps est intervenue alors que des allégations d’atrocités, de nettoyage ethnique et de massacres, y compris un massacre dans la ville de Humera, dans l’ouest du Tigré, se sont multipliées. Le gouvernement éthiopien a rejeté les allégations comme étant « fabriquées ». Le Tigré est le théâtre d’un conflit meurtrier depuis novembre entre les forces fédérales éthiopiennes et le parti au pouvoir dans la région, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF). Les combats ont fait des milliers de morts, selon les Nations Unies, et obligé des dizaines de milliers de personnes fuir vers le Soudan voisin. L’escalade du conflit a aggravé les relations entre Khartoum et Addis-Abeba ces derniers mois à cause de l’utilisation par les agriculteurs éthiopiens d’une région frontalière fertile revendiquée par le Soudan.
Source: nation.africa
K.Fiakofi