Soudan : Les autorités libèrent un puissant chef de milice accusé d’atrocités

Les autorités soudanaises ont libéré le jeudi 11 mars 2021 le chef de milice Moussa Hilal, condamné par l’ONU pour les atrocités commises dans la région du Darfour et détenu dans son pays, depuis 2017, nous confie un de ses conseillers joint par l’AFP.

Selon l’AFP, Moussa Hilal a été recruté en 2003 par le régime d’Omar el Béchir pour organiser et diriger les Janjawids contre les groupes rebelles armés du Darfour

Moussa Hilal est un puissant et redouté chef de milices Janjawids, ayant combattu les rebelles au Darfour, aux côtés des forces gouvernementales sous l’ère de l’ex chef d’Etat soudanais, Omar el Béchir. Les combats qui ont débuté en 2003 sous le commandement de Moussa Hilal ont duré plus d’une décennie et ont causé plusieurs atrocités avec des pertes en vie humaines, en majorité des civils et des violations des droits humains. L’ONU avait estimé à plus de 300.000 les pertes en vie humaine et plus de 2,5 millions de déplacés, particulièrement dans les premières années du conflit. En raison de ces atrocités de masses contre des populations civiles, l’ONU avait placé depuis 2006 Moussa Hilal sur la liste noire des personnes visées par des sanctions onusiennes notamment pour des violations des droits humains et crimes contre l’humanité. En 2013, commencent les différends entre Béchir et Hilal. Après quatre ans passés dans les geôles, il est libéré le 11 mars par les autorités de la transition soudanaise, ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs, a indiqué à l’AFP son conseiller, Ismail Aghbash.

Les Janjawids, sont un groupe de milices du Darfour, mis en place pour terroriser les populations non-arabes de la région.

L’accord de paix est-il en marche?

Le gouvernement de transition n’ a apporté aucun commentaire sur ces libérations en masse d’anciens groupes rebelles. Cependant la milice de Moussa Hilal qualifie cela de “grâce présidentielle”. Ces libérations interviennent à un moment où le Soudan s’est engagé dans un processus de pacification dans la région du Darfour, en proie aux violences communautaires il y’a plus de deux décennies. En témoigne l’accord de paix signé en octobre 2020 entre le gouvernement et les groupes rebelles pour mettre un terme au conflit dans cette région du pays. Le gouvernement s’est engagé dans la négociation avec les groupes armés, aussi impliqués dans le processus de restauration de la paix au Darfour voire dans toutes les régions du Soudan.
Aristide SOME