Soudan : L’ONU dément la présence des rebelles tigréens dans ses camps de réfugiés

L’ONU a démenti mardi 07 septembre 2021, que les camps de réfugiés au Soudan étaient utilisés par les rebelles tigréens pour se cacher. Cette déclaration survient après que des responsables éthiopiens ont déclaré que des combattants avaient été mis aux arrêts avec des cartes de réfugiés.

Des dizaines de milliers de réfugiés éthiopiens ont traversé la frontière vers le Soudan depuis que la guerre a éclaté il y a dix mois au Tigré, région la plus septentrionale d’Ethiopie. Le 4 novembre 2020, le Premier ministre Abiy Ahmed envoyait ses troupes au Tigré pour destituer les autorités régionales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette intervention répondait, selon lui, à des attaques contre des camps militaires fédéraux orchestrées par le TPLF. Depuis lors la guerre s’enlise. Ce qui était décrit comme une opération de quelques jours est devenue un conflit armé qui s’étend au-delà du Tigré prenant au piège la population civile qui trouve refuge dans des camps de réfugiés de l’ONU.
Ces derniers jours, des dirigeants éthiopiens ont affirmé que des combattants du TPLF avaient pénétré en Ethiopie depuis le Soudan avec des pièces d’identité délivrées par l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Un responsable de l’ONU a déclaré mardi dernier à l’AFP que le HCR était au courant d’informations selon lesquelles des réfugiés éthiopiens enregistrés au Soudan étaient impliqués dans le conflit mais ne « pas (être) en mesure » de les vérifier.

Relations tendues entre le Soudan et l’Ethiopie

Les relations diplomatiques sont glaciales entre le Soudan et l’Ethiopie, qui s’opposent sur le conflit au Tigré, le Grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu et la région frontalière contestée d’al-Fashaga. Le mois dernier, Khartoum a rappelé son ambassadeur, affirmant qu’Addis-Abeba avait rejeté sa proposition de médiation au Tigré. Le Soudan a également démenti des affirmations éthiopiennes selon lesquelles un groupe armé aurait franchi la frontière dans la région du GERD. Dimanche 05 septembre 2021, l’agence de presse soudanaise SUNA, cité par Africanews a rapporté que des armes avaient été saisies sur un vol commercial d’Ethiopian Airlines arrivé à Khartoum, faisant état de « soupçons sur l’utilisation de ces armes pour commettre des crimes contre l’Etat, pour entraver la transition démocratique (au Soudan) ». Mais le ministère soudanais de l’Intérieur et Ethiopian Airlines ont déclaré ce lundi 06 septembre 2021 que cette cargaison était « légale ».

Oumou Konaté