Freeman Mbowe, président du principal parti d’opposition, Chadema, a été arrêté dans la nuit du mercredi 21 juillet 2021. Il a été interpellé avec dix de ses compagnons dans une descente de police à son hôtel à Mwanza.

« Freeman Mbowe a été abordé par une armée d’officiers de police à son arrivée à l’hôtel à 2h30 du matin et a été arrêté avec d’autres leaders », a déclaré le principal parti d’opposition tanzanien dans un communiqué posté sur Twitter et signé par son directeur de la communication, John Mrema.
Les choses se compliquent pour ce principal opposant du régime en place . Selon la police, Freeman Mbow était soupçonné d’actes de terrorisme ». « Nous détenons Freeman Mbowe pour avoir préparé des actes de terrorisme, notamment l’assassinat de responsables du gouvernement », a déclaré le porte-parole de la police tanzanienne, David Misime, jeudi dans un communiqué, ajoutant que six autres personnalités du parti avaient déjà été inculpées devant un juge.
Poursuite de la répression
A en croire l’opposition, le leader politique s’apprêtait à tenir un rassemblement le jeudi 22 juillet, pour réclamer une nouvelle Constitution qui va rééquilibrer le partage de pouvoir et mettre fin à la présidence impériale. Des allégations jugées “trompeuses” par la police.
« Le fait de demander une nouvelle Constitution m’a valu d’être accusé de terrorisme », a déclaré M. Mbowe dans un communiqué publié par son parti, se disant « prêt à répondre à ces accusations inventées de toutes pièces ».
Pour l’opposition, la répression se poursuit. Elle a accusé la présidente Samia Suluhu Hassan de prendre le même virage autoritaire que son prédécesseur John Magafuli. « Nous condamnons la répression des droits des Tanzaniens de la manière la plus forte. Ce sont des signes que la dictature qui avait cours sous le président John Magufuli continue », a déclaré l’opposition, selon TV5 Monde.
Les USA et Amnesty International inquiets
Amnesty International a qualifié d' »arbitraires » ces arrestations. Flavia Mwangovya, directrice adjointe d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est a appelé les autorités tanzaniennes d’arrêter de cibler l’opposition et d’essayer de restreindre l’espace dans lequel elle peut opérer.
Les Etats-Unis ont dit également être inquiets des arrestations de membres de l’opposition.
Pourtant, depuis son investiture, la présidente Samia Suhulu Assan s’est notamment dite prête à défendre la démocratie et les libertés fondamentales.

Line Rose