Tchad : Des manifestations éclatent à N’Djamena pour réclamer un régime civil

Des manifestants sont descendus dans les rues de N’Djamena, la capitale tchadienne, pour demander la dissolution du Conseil militaire de transition (CMT) qui a été installé la semaine dernière. Deux personnes ont été tuées dans la capitale et dans le sud du pays précisément à Moundou selon le Procureur de la République de la deuxième ville du Tchad selon APA news.

Les groupes d’opposition ont qualifié la prise de contrôle militaire de coup d’État et ont demandé à leurs partisans de manifester

Les manifestants soutenus par des groupes d’opposition ont défié l’interdiction des manifestations mardi matin, déclenchant des incendies et marchant dans différents quartiers de la ville avant d’être dispersés par les forces de sécurité qui ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Les autorités militaires de transition avaient interdit toute manifestation car « susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public ». Des panaches de fumée épaisse étaient visibles dans le ciel de N’Djamena où les manifestants s’étaient déchaînés pour brûler des pneus et des drapeaux français, appelant à la fin de ce qu’ils appelaient un régime autoritaire. Les manifestants ont également exigé la tenue de pourparlers entre la société civile et les membres du conseil militaire sur la tenue d’élections démocratiques « pour un gouvernement tchadien plus représentatif ».

Le conseil militaire a pris le pouvoir après la mort de Déby le 19 avril

Internet et les autres services ont été coupés

Les troubles démontrent une atmosphère de plus en plus tendue au Tchad, où la légitimité de la transition menée par l’armée est de plus en plus remise en cause. L’annonce d’un gouvernement de transition dirigé par des civils n’a pas réussi à apaiser la colère d’une partie de l’opposition et des militants de la société civile. Un responsable de la santé d’un hôpital de N’Djamena, qui a demandé l’anonymat, a déclaré à Reuters qu’une personne était décédée et 27 autres étaient soignées pour des blessures mardi matin. Des témoins ont également rapporté la mort d’un manifestant à Moundou. Le nouveau régime militaire dirigé par Mahamat Déby Kaka 37 ans, nommé Président du CMT au lendemain de la mort de son père Idriss Déby Itno, a répondu avec force. Plusieurs arrestations ont été signalées et des manifestants étaient poursuivis dans les quartiers de N’Djamena et arrêtés par des gendarmes « lourdement armés » mardi matin, selon certaines sources, qui ajoutent qu’Internet et les autres services ont été coupés.

Pierre Oued.