TCHAD : la CTDDH exige l’arrestation des bombardements


La Convention tchadienne de Défense des droits de l’Homme (CTDDH) a exprimé ses inquiétudes face aux multiples bombardements des aéronefs militaires du régime De Idriss Deby sur les populations civiles dans les localités de Miski, de Kouri-Touri. De ce fait elle a exigé l’arrêt immédiat de ces bombardements qu’elle qualifie de sauvages. 

Suite à l’attaque d’une ville de la région du Tibesti en mi-août par un groupe armé rebelle, basé en Libye, N’Djamena a lancé fin août une opération militaire terrestre et aérienne dans la région. L’objectif de cette opération selon le ministre de la Sécurité Ahmat Mahamat Bachir lors de son lancement le 18 août était de nettoyer les localités aurifères de Kouri Bougri et de Miski en vue d’éviter les fusions entre orpailleurs et mercenaires. Ainsi depuis son lancement l’opération suit son cours dans la région et les bombardements s’intensifient à l’endroits des populations. Le dernier en date est celui d’un site entre Miski et Yebibou le samedi dernier et visait selon une source sécuritaire, un convoi de mariage.  Selon les rapports de la CTDDH dans la région, l’aviation militaire de l’armée tchadienne se livre depuis trois jours à des bombardements aveugles et meurtriers sur la population civile occasionnant des morts et plusieurs blessés dont 3 sont dans un état critique. Dans un communiqué, la convention dit voir en ces bombardements, une expédition punitive contre les populations qui vivent dans cette Zone à conflit armée. Ce qui n’est pas acceptable, d’où son appel à l’arrêt immédiat de ces bombardements sur la population civile à travers un communiqué. Aussi a -t-il rappelé aux autorités que le Tchad a ratifié la Convention de Genève dans son intégralité sans aucune réserve. Toutefois, elle a invité les belligérants à faire preuve de discernement et d’épargner en priorité la population civile innocente.  En rappel, la région du Tibesti est habitée depuis 20122013 par des orpailleurs venus du Tchad et des pays voisins. Cette zone désertique et peu peuplée est également utilisée pour de nombreux trafics entre le Tchad, le Soudan, le Niger et la Libye.  Du reste plusieurs groupes rebelles tchadiens sont présents dans ces pays frontaliers. Selon les analystes depuis le sud Libyen et l’est soudanais, ils sont nombreux les rébellions tchadiennes qui tentent de survivre grâce à des aides financières au mercenariat ou à divers trafics.

Par NJ SANOU